Sénégal : Vers une dissolution de l’Assemblée nationale

Lomé Actu, 09 Juillet 2024 – Le 2 avril, lors de son discours d’investiture à Dakar, le président Bassirou Diomaye Faye a promis de « construire un Sénégal nouveau » et de réaliser « un changement systémique » à la tête de l’État.

Le groupe parlementaire Benno Bokk Yaakar (Bby), aujourd’hui opposant, travaille farouchement pour contrecarrer une possible dissolution de l’Assemblée nationale dont il est majoritaire, par le Président Bassirou Diomaye Faye.

Se basant sur la crise entre l’Exécutif et le Législatif causée par le niet d’Ousmane Sonko de faire sa déclaration de politique générale, les députés de Bby entendent contraindre le Président et son Premier ministre à une cohabitation durable.

La disposition constitutionnelle accordant au Chef de l’État la capacité de procéder par décret à la dissolution de l’Assemblée nationale, après avoir recueilli les avis respectifs du Premier ministre et du président de l’Assemblée nationale, est d’ores et déjà entravée par un obstacle temporaire.

Une telle initiative « ne peut intervenir durant les deux premières années de législature », stipule en effet l’article 87 de la Constitution. Au plus tôt, ce n’est donc que dans le courant du mois de septembre que Bassirou Diomaye Faye pourrait convoquer de nouvelles élections législatives afin d’espérer obtenir une large majorité de députés «patriotes».

Or, le président du groupe parlementaire Bby, Abdou Mbow, vient de lancer un pavé dans la mare. « Nous allons proposer un projet de loi pour empêcher le Président Bassirou Diomaye Faye de dissoudre l’Assemblée nationale », a-t-il ainsi déclaré le 29 juin. À la va-vite ?

« Tout ce que je peux dire, à ce stade, c’est que la procédure est en cours et que nous sommes en train d’y travailler », a confié la vice-présidente du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (BBY), Adji Diarra Mergane Kanouté, au journal panafricain Jeune Afrique.

Faisant partie de la coalition disposant toujours d’une majorité à l’Assemblée nationale, la députée de Kaolack veut croire aux chances de succès de l’initiative portée par son groupe parlementaire.

Selon toujours elle,si le texte en question venait à être adopté, il bouleverserait en profondeur les institutions du pays. « Nous entendons repenser notre relation avec l’Exécutif, indique-t-elle. D’un côté, le président de la République ne pourrait plus dissoudre l’Assemblée nationale ; de l’autre, la responsabilité du Premier ministre et de son gouvernement devant cette dernière serait également abolie. »

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